Pendant des milliers d’années, le Wolastoq (maintenant le fleuve Saint-Jean) a été la source de vie pour ses gens, car il prodiguait la nourriture et les remèdes traditionnels. Le bois, l’écorce, et les racines des bouleaux, des frênes, des cèdres et des épinettes qui l’environnent servaient pour les canoës, les habitations, les outils, les paniers et les cordes, et on trouvait sur les bords du fleuve la glaise nécessaire à la poterie. Les Wolastoqewiyik (Malécites) trouvaient aussi dans le fleuve des outils prêts à l’utilisation, tel que des roches de rivières qu’on utilisait comme pierres chauffantes pour des cérémonies comme les sueries, ainsi que pour la cuisson. Les Wolastoqewiyik pouvaient aussi extraire de la roche mère, avec laquelle ils fabriquaient des outils tels que des haches, des couteaux, des pointes de flèche et de lance, des grattoirs, et des ciselets. En échange de ce que le fleuve prodiguait à ceux qui habitaient près de lui, les Wolastoqewiyik remerciaient le Wolastoq en le protégeant, en en prenant soin, et en le respectant en tout temps. Grâce à cette relation interdépendante entre le peuple et le fleuve, on pouvait dépendre sur lui tout au long de longues vies. En retour, le fleuve continuait d’offrir ce dont le peuple avait besoin sans qu’il ne soit pollué.
Il existait une profonde connexion entre les Wolastoqewiyik et le fleuve. Les noms qu’on a donnés au fleuve et aux lieux qui l’environnent en font foi. Les noms de lieux traditionnels décrivent la forme physique du paysage, et, grâce au fleuve, un mode de vie spécial s’est développé. Par exemple, ces noms décrivaient les sites où l’on trouvait des ressources, si c’était un endroit où le fleuve était calme ou turbulent, et l’utilité des collines ou des mares environnantes. D’autres noms indiquaient des repères sur le chemin et les emplacements où des cérémonies ou des rassemblements pourraient avoir lieu. Afin de comprendre tout ceci, il était nécessaire de parler la langue Wolastoqey. De nos jours, cette langue n’est plus bien connue, et donc beaucoup de cette information au sujet du fleuve a été perdue.
D’importants changements critiques ont eu lieu à travers Wolastokuk (la patrie malécite) au cours des années. Au début, une très grande proportion de Wolastokuk a été transformé en fermes, et le développement a causé la coupe d’arbres pour construire les maisons indispensables aux colonisateurs. Le visage du paysage en a été dramatiquement transformé. Malgré ces changements, des personnes, par exemple l’Ancien Gabe Acquin, ont préservé le langage du paysage, ce qui, avec sa connaissance de la culture traditionnelle Wolastoqey, influerait plus tard sur le cours de sa vie au Nouveau-Brunswick colonial. C’est en tant que chasseur, guide et interprète que Gabe est le plus connu. Il fut le premier Wolastoqew à vivre à St. Mary’s toute l’année. Il accompagnait souvent les officiers britanniques comme guide et s’est rendu plusieurs fois en Angleterre.
Nous vous recommandons d’imprimer des copies de la carte ci-dessous pour les élèves.
Lisez À PROPOS DU WOLASTOQ (FLEUVE SAINT-JEAN) à voix haute pendant que les élèves regardent la photographie et tracent avec leur doigt le fleuve sur la carte ci-dessous. Quelles activités ont eu lieu sur ce fleuve? Quelles communautés se trouvent sur ou près de ce fleuve?