Maintenant, lis l’article à propos de Mme. Louise Sabattis d’Oromocto. Elle a vécu plus de 107 années et a eu 252 descendants, y compris 21 arrière-arrière-arrière-petits-enfants. L’article a été écrit en mars 1964. Penses-tu qu’elle pouvait se souvenir de quand le Canada est devenu un pays?
Ensuite, lis ce que dit John Henry Isaac de Listuguj. Est-ce qu’il est fier d’être Mi’kmaw? Pourquoi penses-tu qu’il a dû quitter son foyer quand il avait 13 ans?
Dans la photo ci-dessous, qu’est-ce que la jeune fille est en train de faire? Penses-tu qu’elle a besoin de l’aide de son père? Pourquoi ou pourquoi pas?
Chez toi, dessine une toile de ta famille élargie. Commence avec toi et tes frères et sœurs. Relie-les à tes parents. Puis ajoute les frères et sœurs de tes parents (= tes oncles et tantes). Ajoute leurs enfants (= tes cousins). Ajoute les parents de tes parents (= tes grands-parents). Jusqu’où peux-tu remonter? Penses-tu que tu as 252 personnes dans ta famille élargie?
Connais-tu les Sept Enseignements Sacrés qui t’offrent le chemin pour vivre ta vie de la meilleure façon et te permettre d’être une partie importante de ta famille? Si oui, aide à en faire une liste pour ton enseignant.
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The Daily Gleaner
Mardi 17 mars 1964
Femme Malécite peut être âgée de 107 ans
Vit jusqu’à voir 252 descendants; sa mémoire demeure vive
Par James Lawrance
Un des plus vieux membres des habitants originaux de cette province, les Indiens Malélicites, est Mme Louise Sabattis. Elle habite maintenant avec un de des fils, Levi Sabattis, sur la réserve d’Oromocto.
Bien qu’on n’ait pas pu trouver un document fiable pour établir sa date de naissance exacte, qui est devenue floue au cours des années, les membres de sa famille croient qu’elle a au moins 103 ans, cela voudrait dire que Mme Sabattis avait 6 ans lors de la Confédération du Canada.
Mme Sabattis et son mari Joseph, qui est mort en 1934, ont eu neuf enfants, dont cinq vivent encore à Oromocto, Kingsclear, Devon et Gagetown. Tous ses enfants ont eu de grandes familles, ce qui fait que Mme Sabattis a 92 petits-enfants, plus de 70 arrière-petits-enfants, plus de 60 arrière-arrière-petits-enfants, et 21 arrière-arrière-arrière-petits-enfants.
Née à Kingsclear
Mme Sabattis est née à Kingsclear, mais elle a déménagé à Oromocto lorsqu’elle était assez jeune, et y a vécu jusqu’à l’âge de 15 ans. À ce moment, elle a déménagé à Gagetown. Il y a 25 ans, elle est de nouveau retournée à Oromocto. Elle se rappelle ses visites à la ville de Fredericton à cette époque et s’en souvient come d’une petite ville faite surtout de maisons en bois blotties ensemble.
Elle peut se souvenir de colonisateurs français et anglais arrivant à Oromocto pour bâtir des habitations permanentes à l’embouchure de la rivière Oromocto. Mme Sabattis elle-même a vécu dans un wigwam jusqu’à ce qu’elle se marie lorsqu’elle avait 16 ans. C’est seulement à ce moment qu’elle a déménagé dans une maison de rondins.
Elle parle de l’époque où les Anglais sont arrivés dans la région de Kingsclear, ont bâti plusieurs forts et ont érigés de hauts mâts sur lesquelles ils ont arboré le Union Jack [drapeau britannique]. Elle se souvient aussi d’avoir voyagé avec son père jusqu’à Saint-Jean dans un canoë d’écorce de bouleau, lorsque son père voyageait en aval du fleuve pour vendre ses fourrures, et elle se rappelle un peu l’hostilité qui existait encre entre les blancs et […]
[…] les années 1600, l’époque de Champlain, un événement qui dépasse probablement la compréhension de la plupart des autres Canadiens vivants. Plus près du «présent », s’il est raisonnable de dire ça, elle se souvient d’histoires concernant la Guerre de Sécession aux États-Unis, car certains membres de sa famille habitent aux États-Unis.
Sa belle-fille, Mme Levi Sabattis, qui a servi d’interprète lors de l’entrevue, comme Mme Sabattis parle peu l’anglais et le comprend encore moins, a mentionné que sa belle-mère n’a jamais souffert d’aucune maladie grave et est probablement en meilleur santé que les autres membres de la famille, malgré avoir brisé sa hanche il y a quatre ans, ce qui a réduit sa taille de 5 pieds 5 pouces [1.67 mètres] à 5 pieds [1.52 mètres].
Mme Louise Sabattis est sans contredit un des derniers habitants du Canada qui peut authentiquement se souvenir des aspects Indiens et blancs de l’histoire canadienne et de la colonisation du Nouveau-Brunswick, et sera sans doute l’une des rares personnes à voir la Confédération du Canada elle-même ainsi que le 100e anniversaire de cet évènement.
John Henry Isaac, Première Nation de Listuguj
Je viens de Listuguj. Mes parents étaient tous deux Mi’kmaq et on était 15 frères et sœurs. Le Mi’kmaw était la seule langue parlée chez nous jusqu’à ce qu’on se mette à fréquenter l’école indienne de jour à l’âge de six ans. J’ai quitté la maison quand j’avais treize ans pour aider faire vivre la famille. Je suis parti pour le nord du Maine pendant la saison de la récolte des pommes de terre. J’ai vécu avec une famille de fermiers pendant quatre ans et demi et je me suis adapté à leur culture – sans jamais oublier la mienne. Je les ai quittés quand j’avais dix-sept ans et demi et j’ai travaillé pour la Great Northern Paper Company.
Je me suis marié quand j’avais 23 ans et j’ai eu la chance d’avoir quatre filles, deux petites-filles, un petit-fils et trois arrière-petits-enfants. J’ai travaillé pour la Great Northern Paper pour 40 ans. Pendant toutes ces années, je n’ai jamais oublié ma culture ou qui je suis. Je suis revenu chez moi et à mes racines pour vivre les années qui me restent en paix. Je m’implique dans ma communauté pour les problèmes concernant les personnes âgées, les jeunes et la culture Mi’kmaw.