Matériel nécessaire : cahier de bord, configuration pour un débat
Informations supplémentaires pour l’enseignant
Le but de l’exercice est d’introduire l’idée de partialité dans les documents historiques. Les détectives (élèves) n’ont pas besoin de comprendre tous les détails de cette rencontre, mais devraient être en mesure de s’apercevoir qu’elle est unilatérale et favorise les positions des Britanniques. Plusieurs éléments du document cité ci-dessous ne sont pas clairs.
Il peut être utile si l’enseignant explique la dynamique de la rencontre aux élèves. Cela peut aider les élèves à comprendre ce qu’on attend d’eux.
- Les chefs autochtones étaient forcés de se mettre à genoux pour prêter serment d’allégeance à la Couronne avant de pouvoir recevoir les sacrements des mains du prêtre qui avait été convié à la rencontre.
- Il y avait certains chefs Mi’kmaw à cette rencontre.
- John Allen était l’officier américain qui avait travaillé avec les Wolastoqewiyik pour chasser les Britanniques de la vallée de la rivière Saint-Jean, donc il aurait été arrêté s’il était venu à la rencontre.
- Quant au prêtre, il n’était jamais venu desservir ce peuple avant ce moment. Sa présence était une façon d’attirer les Wolastoqewiyik à la rencontre.
- Les autres notes sont en bleu.
Notes prises lors d’une grande rencontre avec les Indiens à Menaguashe, dans le port de la rivière Saint-Jean près de Fort Howe, le jeudi 24 septembre 1778
Le Surintendant leur déclara (aux Wolastoqewiyik) qu’en accord avec sa Promesse envers les Malécites (Wolastoqewiyik) la précédente année il avait maintenant emmené en sa main un Prêtre. (emmené un prêtre avec lui) Désignant M. Bourg, il déclara que M. Bourg leur aurait rendu visite plus avant si n’eut été son appréhension d’être enlevé par les Rebelles. (Malécite-Wolastoqewiyik) (Le prêtre, M. Bourg, serait venu plus tôt, mais il était trop nerveux à cause de ce qui se passait entre les Wolastoqewiyik et les Britanniques. À ce moment, les Wolastoqewiyik se seraient agenouillés devant le prêtre.)
- Qu’ayant été sur le point de partir de Chebuctou (Halifax) le Surintendant fut grandement concerné que les Malécites (Wolastoqewiyik) avaient pillé un vaisseau, capturé et rançonné un autre, volé, et désarmé plusieurs des habitants et tué nombre de bétail appartenant au Roi et que les loyaux sujets de la Rivière de Saint Jean … avaient par la suite rapporté le drapeau du Roi accompagné d’une Déclaration formelle de Guerre écrite.
(Le Surintendant annonce que les Wolastoqewiyik ont volé un navire, ont capturé un autre navire avant de le revendre à son propriétaire, volé plusieurs habitants et pris leurs fusils, et tué plusieurs vaches appartenant à l’armée. En représailles, des habitants de la région ont amené le drapeau Union Jack à l’armée, ainsi qu’une déclaration de guerre.) - Que cette malheureuse transaction avait eu lieu, et que M. Bourg était disposé, de la part du Roi, à calmer et à régler à l’amicale toutes les différences entre eux (Malécite-Wolastoqewiyik). (Le prêtre a été envoyé par le roi pour régler ces différends.)
- La Déclaration de Guerre ayant été lue et pleinement expliquée aux Malécites (Wolastoqewiyik), ils déclarèrent qu’ils avaient été abusés par John Allen de Machias (Maine) qui n’avait pas donné voix à leurs sentiments, mais aux siens propres pour ses propres fins iniques et rebelles. (Après que les Anglais avaient lu la déclaration de guerre à voix haute et expliqué ce qu’elle disait, les Wolastoqewiyik ont expliqué que c’était John Allen, de Machias (Maine) qui leur avait dit de commettre les actes dont on les accuse. John Allen était un soldat américain et voulait chasser les Britanniques hors de la vallée de la rivière Saint-Jean.)
- Que leurs yeux Malécites (Wolastoqey) étaient maintenant ouverts, qu’ils proposeraient de restaurer aux habitants toutes les armes et toutes les autres possessions qu’ils n’avaient pas consommées ou détruites, en particulier les trois fusils. Et qu’ils délivreraient à M. White, au cours de l’hiver, deux cents livres de castor et de nombreux orignaux afin de réparer les dommages ayant été subis par les individus qui avaient été empêchés d’aller chasser par les vaines histoires de John Allen. (Les Wolastoqewiyik comprennent maintenant ce qui est arrivé et vont retourner toutes les choses qu’ils ont volées aux habitants, surtout les trois fusils. En guise de sanction, ils vont aussi fournir au commerçant, M. White, 200 livres de peaux de castor et de nombreux orignaux, à distribuer parmi les habitants en réparation des dommages qu’ils ont causé aux habitants locaux.)
- L’affaire étant terminée on but à la santé du Roi, le Surintendant a ensuite équipé les chefs et capitaines de ses propres mains et a distribué aux autres une variété de vêtements et d’autres présents. (Après que tout ceci fut convenu, tout le monde a porté un toast à la santé du roi, et le Surintendant a donné aux chefs des vêtements et d’autres cadeaux.)
- Ce soir et cette nuit, bien qu’ils fussent pluvieux, furent passés en grande allégresse à l’air libre sous le drapeau britannique. (On a célébré sous le drapeau britannique.)
- Le 26, les Indiens étant sur leur départ, furent salués à 12 heures par le canon de Fort Howe. Le vaisseau de Sa Majesté Albany a répondu au coup de canon par trois Huzzas (cris « hip-hip-hourra ») et des cris Indiens. (Le jour suivant, on a tiré des coups de canon, et tout le monde a lancé des cris pour saluer les Wolastoqewiyik qui commençaient à partir.)
- Alors le chef Mi’kmaq fit une belle harangue et livra au Surintendant un collier wampum de la part de toute sa nation Mi’kmaq pour marquer leur approbation de tout ce qui avait été dit. (Un chef Mi’kmaw qui observait la rencontre a donné un discours émouvant et a donné un collier wampum au Surintendant pour montrer que les Mi’kmaw acceptaient ce qui s’était passé.)
- Ceci étant fait le Surintendant, le Major Studholm et le Révérend M. Bourg s’assirent tandis qu’un capitaine Malécite (Wolastoqey) débuta un chant et une dance en l’honneur de la Rencontre. (La rencontre s’est terminée avec un chant et une dance par un capitaine Wolastoqey devant le Surintendant et le prêtre.)
Sois un détective – Pense en paire et partage
En groupes de deux, répondez aux questions suivantes :
- Qui penses-tu a écrit ce rapport?
- Pour qui penses-tu qu’on a écrit ces notes? Pourquoi?
- Penses-tu que ces notes reflètent bien la vérité? Pourquoi ou pourquoi pas?
- Trouve au moins trois détails qui te font douter. (Pour l’enseignant, voici quelques indices : qui a écrit la déclaration de guerre, les habitants ou les Britanniques? Quel était le rôle des Mi’kmaq à cette rencontre? Le collier wampum était déjà fabriqué malgré le fait que la déclaration de guerre venait tout juste d’être lue. Le prêtre, M. Bourg, a pris plus d’un an pour se rendre là. On accuse John Allen d’être la cause de toute l’affaire, mais il n’est pas là. Le prêtre, M. Bourg, n’est jamais venu ici auparavant. La présomption que les Wolastoqewiyik (Malécites) peuvent rapporter toutes ces choses, y compris les fusils, les castors et les orignaux, et survivre.)
- Partage tes indices et tes arguments avec ton groupe.
- Portez l’affaire devant un tribunal. Divisez la classe en trois groupes. Chaque groupe a droit à 5 minutes. Un groupe défend la version britannique de l’affaire; un groupe fait remarquer les inexactitudes dans le rapport et représente les Wolastoqewiyik (Malécites). Chaque groupe a ensuite droit à deux minutes pour réfuter les arguments de l’autre. Le troisième groupe écoute, prend des notes, pose une question à chaque groupe à la fin de la procédure, et puis vote sur la question de s’il s’agit d’une entente équitable ou pas.