Matériel nécessaire : projecteur, tableau blanc, cahier de bord
…je te prie donc de croire que tous misérables que nous paraissions à tes yeux, nous nous estimons cependant beaucoup plus heureux que toi, en ce que nous sommes très contents du peu que nous avons, & crois encore une fois de grâce, que tu te trompes fort, si tu prétends nous persuader que ton pays soit meilleur que le nôtre…quant à nous, nous trouvons toutes nos richesses & toutes nos commodités chez nous-mêmes, sans peines & sans exposer nos vies aux dangers où vous vous trouvez tous les jours, par de longues navigations; & nous admirons en vous portant compassion dans la douceur de notre repos, les inquiétudes & les soins que vous vous donnez nuit & jour, afin de charger votre navire : nous voyons même que tous vos gens ne vivent ordinairement, que de la morue que vous pêchez chez nous; ce n’est continuellement que morue, morue au matin, morue à midi, morue au soir, & toujours morue, jusques là même, que si vous souhaitez quelques bons morceaux c’est à nos dépens, & vous êtes obligés d’avoir recours aux sauvages, que vous méprisez tant, pour les prier d’aller à la chasse, afin de vous régaler.
Ancien Mi’kmaw de Miramichi parlant à un groupe d’explorateurs français, avec Chrestien LeClerq servant d’interprète, 1677.
Lisez la citation ci-dessus aux élèves et discutez-en avec eux, en posant les questions suivantes :
- Est-ce que ce discours est triste, heureux, colérique, ou tous trois?
- Demandez maintenant aux élèves d’écrire dans leur cahier de bord, en quatre phrases, ce qu’ils croient que l’Ancien essaie d’expliquer aux explorateurs français.
- Demandez maintenant aux élèves de regarder l’image ci-dessous pendant que vous en lisez la légende à voix haute.
- Demandez-leur s’il y a un lien entre la photo et la citation. Pourquoi ou pourquoi pas?
- Faites une liste des quelques-unes des difficultés qui auraient pu survenir entre les Mi’kmaq et les Européens.