Apprentissage de l’élève
Je vais :
- Modéliser le leadership et l’intendance en interviewant un Aîné ou une personne respectée autochtone pour comprendre quelle sagesse ils peuvent offrir à leur propre communauté et au monde (Activité 1)
- Comprendre les implications des Traités de paix et d’amitié en ce qui a trait aux terres non cédées. Reconnaître ce que les peuples autochtones ont essayé de créer sur leurs terres non cédées pour améliorer leur bien-être (Activité 2)
- Cultiver le leadership, la responsabilité, et l’appartenance collaboratifs en concevant une déclaration qui subviendra aux besoins des peuples autochtones dans les temps à venir (Activité 3)
Moi pense quelque chose marche pas avec Conseil des hommes blancs. Quand les Micmacs avaient un Conseil, les vieux parlaient et disaient aux jeun’ hommes quoi faire – et les jeun’ hommes ont écouté et ont fait quoi les vieux leur ont dit; les hommes blancs changent ça aussi; astheur les jeunes parlent et les vieux écoutent; c’est pour ça qu’y a tant de sortes différentes de parler. Ils pensent que plus c’est mieux, Conseil Micmac.
Peter Paul, 1865
Les traités signés entre les Mi’kmaq, Wolastoqewiyik, Pescomody, et les Britanniques au 18e siècle étaient des traités « de paix et d’amitié » ― en somme, des ententes diplomatiques selon lesquelles toutes les parties concernées se promettaient paix et amitié. La neutralité des Mi’kmaq, Pescomody, et Wolastoqewiyik lors de conflits entre les Anglais et les Français était promise en contrepartie de la protection de leurs droits innés à la terre – les droits de pêcher, de chasser, de piéger, et de récolter. Ils n’entrevoyaient pas que non seulement leurs terres leur seraient enlevées, mais aussi leurs droits aux terrains de chasse, de pêche, et de culture.
Ce fait est devenu un enjeu important pour les tribunaux depuis l’époque des premiers traités. En ce moment, la Cour suprême du Canada affirme que la langue écrite ne peut être prise au pied de la lettre. Dans certains cas, la Cour suprême a plutôt adopté une interprétation plus large de l’application des traités. Elle prend en compte les intentions des signataires et honore l’objectif original de ces ententes. Les tribunaux n’ont pas toujours agi ainsi.
Parmi les enjeux contemporains liés aux traités, un des concepts les plus importants est celui du titre ancestral Mi’kmaw, Pescomody, et Wolastoqey. Beaucoup de personnes trouvent cette idée difficile à comprendre, car elle ne se traduit pas facilement aux conceptions non autochtones des droits de la propriété et de l’utilisation des terres. La façon la plus simple de l’expliquer est en tant que « le droit légal aux terres non cédées (occupées) ». Parce que les traités Mi’kmaw, Pescomody et Wolastoqey traitent de paix et d’amitié, ils ne se sont jamais penchés sur des questions de cession de terres, de territoires, ou de ressources.
La souveraineté est le droit d’un peuple à se gouverner lui-même. Que ce droit soit considéré comme émanant des peuples eux-mêmes, d’une quelconque source spirituelle, ou d’une « loi de la nature », la grande majorité des cultures envisageraient la souveraineté politique comme un droit humain fondamental. Les Waponahkiyik luttent avec des questions de souveraineté depuis le tout premier débarquement d’Européens sur ces côtes.
Comme vous l’avez appris, le 18e siècle a été une époque de changements et de bouleversements pour les peuples autochtones. Leurs cultures et leurs structures sociales traditionnelles ont été ébranlées par l’arrivée de denrées commerciales européennes, par des cycles répétés d’épidémies qui ont tué plus de 75 % de leurs populations, et par l’économie de la traite des fourrures, qui a introduit les armes à feu et l’alcool, forçant les gens à abandonner leurs modes de vie traditionnels et à participer dans la vaste économie européenne. Déroutés par ces changements à grande vitesse et grandement réduits en nombre, les peuples Waponahkiyik ont regroupé leurs unités familiales et politiques et se sont adaptés à ce Nouveau Monde transformé.
Aux 20e et 21e siècles, des dirigeants autochtones ont commencé à contester devant les tribunaux en vue d’établir leur droit légal aux terres non cédées. Dans un monde non traditionnel et en changement continuel, les modes de vie traditionnels doivent faire face à de nombreux défis. Bien que les modes de vie traditionnels se soient adaptés à de nouvelles situations et circonstances au cours des siècles, les changements récents, y compris le changement climatique, ont eu des effets majeurs sur le type de vie à laquelle aspiraient les peuples autochtones lors de la signature des Traités de paix et d’amitié.
Les traités sont un moyen d’aborder les enjeux liés aux droits des Premières Nations, ainsi que d’établir une fondation sur laquelle pourra se bâtir une nouvelle relation entre Premières Nations et gouvernements et peuples non autochtones. Ce faisant, les communautés non autochtones et autochtones deviendront tous des gens issus de traités. Nous sommes tous touchés. Nous devons travailler ensemble au développement futur de toutes les communautés.