Apprentissage de l’élève
Je vais :
- faire une liste d’éléments se rapportant au thème Ta’n tel-pilu’-nmitoq wen wskwitqamu — Des visions du monde différentes — Piluwamsultuwakonol à partir de vidéos que je visionne, en utilisant un processus d’enquête afin de questionner et d’explorer les différences (Activité 2)
- créer, avec ma classe, une fresque murale qui montre ma relation avec l’environnement et comment elle est significative et pertinente à ma vie (Activité 3)
- concevoir un tableau individuel montrant ce qu’il y a à gagner en explorant mon environnement (Activité 2)
- utiliser un graphique pour analyser l’impact de l’environnement sur les sens (Activité 2)
- comprendre quelques-unes des croyances et des valeurs culturelles des peuples autochtones du Nouveau-Brunswick et l’impact significatif de l’environnement sur celles-ci (Activité 1, 2, et 3)
Certaines personnes autochtones ont des relations spéciales avec les animaux et peuvent communiquer avec eux. Peter Wilmot, le Chef de Saqamaw (Millbrook), était l’une de ces personnes :
Un jour Peter est allé dans la forêt où les orignaux s’étaient rassemblés, pour fumer sa pipe. Peter s’est assis le dos contre un original qui dormait et a allumé sa pipe. De la façon qu’on conte ça, un peu plus tard l’orignal s’est réveillé. « Eh, Pielo, » (Oh, Peter, c’est toi) a dit l’orignal, puis tout de suite s’est rendormi.
Kenny Martin et Denny Gloade, Millbrook, N.-É.
La première leçon sur l’éducation des traités porte sur l’idée de visions du monde. Bien que les traités aient toujours conçus avec l’idée principale d’établir la paix à la fin de chaque guerre, les différences entre la vision du monde autochtone et européenne ont rendu très difficile la mise en place des traités entre ces peuples. Par exemple, au cœur même des croyances autochtones était l’idée que la Mère Terre est mystérieuse et en évolution constante. Une autre vision fondamentale autochtone, c’était que les êtres humains sont égaux à ou de moindre importance que toutes les autres créations de la Mère Terre. Les Européens ne pensaient pas ainsi : pour eux, la nature était fixe, et les humains en étaient les maîtres. Les traditions orales des Premières Nations et les traditions écrites de la Couronne britannique se sont donc affrontées. À cause de ces différences dans la façon de concevoir les choses, les traités ont très peu résolu, et même aujourd’hui on continue d’en interpréter le sens, malgré qu’ils aient été écrits il y a presque trois cents ans. Cette leçon tente de traiter des sentiments des peuples autochtones envers leur monde et leur relation avec lui. Elle aborde aussi la question de pourquoi des gens autochtones d’aujourd’hui soutiennent qu’il y a des bénéfices autant à une éducation européenne qu’aux façons traditionnelles d’apprendre. Aujourd’hui, les peuples autochtones admettent aussi que les barrières linguistiques et culturelles ont contribué aux mésententes lors de la négociation des traités. Une grande partie de l’esprit et de l’intention des traités a été perdue ou déformée.
Qu’est-ce qu’une vision du monde? Qu’est-ce que la culture? Habituellement, une vision du monde comprend un ensemble distinct de valeurs et de croyances qui créent une identité et offrent un sentiment d’appartenance à un groupe et une connexion avec ses ancêtres. Une vision du monde prodigue un sens à une société et illustre les façons grâce auxquelles elle continue d’exister.
Pour aider les élèves à comprendre tout cela, demandez-leur de créer un mur de graffiti avec les principes selon lesquels ils vivent, en quoi ils croient, des dictons ou des poèmes qui leur sont importants, la nature de leurs relations avec les autres. Puis, encerclez avec un marqueur de la même couleur tous les éléments qui sont les mêmes ou qui font partie du même ensemble d’idées. Encerclez les idées qui sont différentes – chacune d’un marqueur de couleur différente. Faites remarquer comment beaucoup de gens ont en commun les mêmes croyances fondamentales – des conceptions qu’ils partagent. Discutez des idées qui semblent valoir pour tout le monde. Puis expliquez qu’il est aussi tout à fait acceptable d’avoir des croyances ou des idées différentes. Encouragez les élèves à expliquer les idées qui leur sont propres. Finalement, expliquez à la classe qu’il y a à travers le monde des groupes composés de personnes dont les idées sont souvent les mêmes, mais peuvent aussi être très différentes.
Parmi les concepts Mi’kmaw, Wolastoqey, et Pescomody, KMIMAJUAGNMINAL — TOUT CE QUI VIT EST APPARENTÉ — PSONAKUTOMUWAKON est un des plus complexes et un des plus englobants. Il explique leur mode de vie, tissant les pratiques sociales et économiques avec les systèmes de gouvernance à travers les âges. Ce concept se fonde sur l’interrelation de la vie avec et sur la Terre. Ancré par des milliers d’années d’histoire s’étirant jusqu’aujourd’hui, il se base sur l’interdépendance, la réciprocité, et la reconnaissance. Le concept nous en dit autant sur comment quelque chose se fait que sur ce qui se fait. Ce n’est pas un concept figé – il y a plusieurs façons de vivre sa vie qui seraient considérées comme faisant partie de Kmimajuagnminal/Psonakutomuwakon. Il rassemble toutes les manières de vivre, mettant l’accent sur le fait de vivre d’une façon qui respecte et qui honore ces valeurs et principes essentiels. Parmi ceux-ci on trouve :
- Les interconnexions entre toutes choses – la terre, les animaux, l’eau, les êtres humains, les plantes, les coutumes, et les lois;
- Les changements et la fluidité de la vie et des pratiques;
- La durabilité et les cycles de la vie.
Ainsi, de la chasse traditionnelle à la pêche, à la fabrique de paniers aux moyens de subsistance contemporains, tout fait partie de Kmimajuagnminal/Psonakutomuwakon. La clé pour comprendre ce concept réside dans la manière d’aborder ces activités – pour quelle raison et avec quelle attitude. La gouvernance traditionnelle autochtone des ressources honore les principes de l’interdépendance, de la réciprocité et de la fluidité de la vie qui sont au cœur de Kmimajuagnminal/Psonakutomuwakon. Cela inclut comment on vit sa vie et comment on en pense – sa conscience en tant qu’individu. Cela inclut aussi comment on mène sa vie – les coutumes et le code d’éthique qui la régissent. Dans cette leçon, les élèves développeront un code d’éthique – une façon de se comporter – qui démontre l’interconnexion de chaque élève avec l’environnement.