Matériel nécessaire : feuilles de papier, marqueurs ou crayons de couleur
Pour commencer la leçon, lisez l’histoire de Rita Joe ci-dessous pendant que les enfants regardent la photo du ruisseau près de Wilson Road ci-dessous.
À la fin de l’histoire, demandez aux élèves de discuter d’abord des émotions de Rita Joe :
- Pourquoi est-ce qu’elle se sentait seule?
- Est-ce que cette histoire est basée sur les expériences personnelles de Rita Joe?
- Pourquoi est-ce qu’elle croyait qu’il y a de la vie partout?
- Comment est-ce que tu te sens après cette histoire?
- As-tu déjà eu une expérience qui ressemble à celle de Rita Joe?
Demandez-leur de lire le titre de cette activité à voix haute et expliquez que c’est ce que Rita Joe est en train de décrire.
Il y a de la vie partout
Introduction
Les feuilles d’un peuplier qui bougeaient sans cesse calmaient un peu mon angoisse pendant que je marchais à travers les bois, tentant de forcer mon esprit à travailler sur une tâche qui m’inquiétait. Les feuilles qui bougeaient sans cesse, je les ai touchées avec précaution, tout en parlant à l’arbre. « Aide-moi, » ai-je dit. Il n’y a d’aide nulle part.
Cette histoire touchante, je veux la partager. Il y a une croyance que tous les arbres, toutes les pierres, tout ce qui pousse est vivant, tout nous aide d’une façon que nul humain ne pourra jamais percevoir, ni même imaginer. Je suis une femme Mi’kmaw qui a vécue bien longtemps et qui sait ce qui est la vérité et ce qui n’est pas la vérité – on essaie seulement si on ne croit pas – moi, je l’ai fait, c’est pour cela que ma croyance m’est si convaincante.
Histoire
Il était une époque où j’étais une petite fille, ma mère et mon père étaient tous deux morts. Je vivais dans encore une autre maison d’accueil qui se trouvait bien loin de toute communauté autochtone. Les voisins les plus proches n’étaient pas autochtones, et leurs enfants ne venaient jamais près de notre maison, même si j’allais à leur école et je m’entendais bien avec tout le monde, ils ne venaient quand même pas près de notre maison. C’est à cette époque que je me sentais tellement seule et que je voulais jouer avec d’autres enfants de mon âge, j’avais douze ans à l’époque. J’ai commencé à ressentir un bonheur inhabituel quand je me couchais sur le sol près d’un ruisseau à juste quelques mètres de notre cour. Au début, je restais étendue écoutant l’eau : il me semblait qu’elle me parlait d’un ton réconfortant, quelques fois une berceuse. En fin de compte, j’ai déménagé ma maison de jeux près du ruisseau pour être certaine que le confort qu’elle m’offrait ne me manquerait jamais. Puis j’ai développé une amitié pour un arbre près du ruisseau. L’arbre était juste là. J’ai touché son écorce extérieure, je n’ai pas déchiré ses feuilles, je les ai caressées. Une sensation confortable m’a envahie comme de la chaleur, une sensation qu’on peut seulement connaitre si on croit. Cette croyance m’est venue alors que j’étais à mon plus triste. La tristesse n’est jamais revenue après que j’ai connu cette harmonie confortable que je partageais avec tous les animaux aimables, les oiseaux, même le puits où j’allais chercher l’eau. Je parlais à chaque oiseau que je voyais; ce sont les arbres que j’embrassais le plus souvent. Même aujourd’hui, les autres ne connaissent pas la liberté sans condition que j’ai reçue grâce à la connaissance de savoir que c’est une chose possible. Essaie-le et tu verras. Il y a de la vie partout, traite-la telle qu’elle est, elle ne te décevra pas.
Rita Joe, Eskasoni
- Demandez aux élèves s’ils ont des questions à propos de cette histoire. Qu’est-ce que l’histoire signifie pour eux? Est-ce qu’ils se sont déjà sentis comme ça?
- Demandez aux élèves de créer un diagramme individuel de ce qui suit. Utilisant des dessins simples, que les élèves créent une « toile d’images » (de symboles) des réponses, autour du concept KMIMAJUAGNMINAL — TOUT CE QUI VIT EST APPARENTÉ — PSONAKUTOMUWAKON.
Demandez aux élèves d’utiliser beaucoup de flèches pour indiquer les interrelations entre les éléments de la toile. Demandez aux élèves d’utiliser une variété de couleurs et de marqueurs pendant qu’ils dessinent, afin d’accentuer leurs réactions aux questions qui suivent.
- As-tu déjà marché dans les bois au bord d’une rivière, d’un ruisseau ou d’un lac avec un ami, un parent ou un grand-parent?
- Quel est ton souvenir préféré de ces marches?
- Est-ce qu’il y a quelque chose que tu as ramassé pour rapporter à la maison? Qu’est-ce que tu en as fait?
- Te souviens-tu s’il y avait des choses à manger en chemin? Ou des choses que tu pouvais utiliser pour créer autre chose?
- As-tu déjà attrapé un serpent? des têtards? des vairons?
- Est-ce que tu es allé : pêcher? cueillir des baies? collectionner des pierres? cueillir des fleurs?
- Est-ce que c’était important en quelle saison c’était? Pourquoi?
- Tu te rappelles de quels sons? De quelles odeurs? Quels sentiments est-ce que tu as ressentis?
- Qu’est-ce qui a été la partie la plus belle de ton temps passé dans la nature?
- Étais-tu heureux? Troublé? Curieux? Excité? Effrayé?
- Est-ce que tu avais le droit d’être là? Est-ce qu’il y avait des règlements à propos de comment tu devais te comporter?
- Est-ce que les endroits où tu es allé marcher sont encore là, ou est-ce qu’ils ont changé? Pourquoi?
- Est-ce qu’il y a quelque chose de spécial dont tu te souviens à propos de cette expérience?
Mathématiques – Créez un graphique/une grille/un tableau et demandez aux élèves d’identifier et d’expliquer les régularités qui se trouvent dans leur propre charte/grille/table. Inclure dans le graphique les réponses des élèves à propos des cinq sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher, le goût.
Sciences et Arts langagiers – En explorant et en discutant des plantes et des animaux qui vivent dans leurs habitats locaux, les élèves devraient réaliser l’impact qu’ils peuvent eux-mêmes avoir sur l’environnement. Résumez en posant les questions suivantes :
- Comment est-ce que tu traites les organismes (les animaux et les plantes) que tu rencontres?
- Est-ce que tu t’assures de ne pas laisser de déchets derrière toi?
- Quelles sont des petites choses que tu pourrais faire près de chez toi pour t’assurer que les habitats sont préservés et protégés?
Ou démontrez avec des bâtonnets de style Popsicle (5 par élève). Marquez-les comme suit : abri, nourriture, habitat, protection de toutes choses, eau potable. Puis demandez aux élèves de les mettre ensemble pour former une TOILE DE LA VIE en plaçant trois bâtonnets en forme de V et en y insérant un quatrième bâtonnet de gauche à droite au milieu. Placez le dernier bâtonnet en haut entre les autres. Le tout devrait rester debout tout seul en forme de wigwam à moins qu’on n’enlève un des bâtonnets. À ce moment-là, toute la structure s’écroulera. Terminez la leçon avec une discussion de l’impact du changement climatique sur la TOILE DE LA VIE.
Ensuite, demandez aux élèves de résumer leurs sentiments envers ces sens et écrivez un code ou une règle à suivre dans leurs réactions aux choses vivantes. Affichez cela au mur et appelez le code : KMIMAJUAGNMINAL — TOUT CE QUI VIT EST APPARENTÉ — PSONAKUTOMUWAKON.