Matériel nécessaire : Cahier de bord, projecteur, tableau blanc
Lisez le récit suivant à votre classe.
Lorsque j’étais jeune, nous avions l’habitude de chasser. Nous chassions l’orignal, l’ours, le caribou, le canard et l’oie. Nous chassions tout le temps; il fallait chasser jusqu’à ce qu’on ait tué quelque chose. Il nous arrivait d’avoir faim. Cependant, nous trouvions toujours de quoi manger dans la nature.
Il est difficile de chasser l’orignal. Il faut suivre la piste de l’animal jusqu’à ce qu’on le trouve. L’orignal est un animal intelligent. Il faut être prudent, car il surveille tout et s’enfuit en courant rapidement. J’ai tué mon premier orignal quand j’avais quinze ans. Je ne connaissais pas grand-chose à la chasse, alors un vieil homme m’a amené avec lui dans les bois. Quand j’ai aperçu les pistes d’un orignal, je suis devenu très excité et je voulais à tout prix le tuer. Le vieil homme a ignoré ces pistes. Sans dire un mot, il a continué à marcher. Nous avons marché longtemps et avons trouvé d’autres pistes. Le vieil homme m’a alors dit qu’il y avait là un orignal. Nous sommes donc entrés dans les bois et l’avons aperçu. J’ai tiré et je l’ai tué. J’étais tellement heureux! C’était une grande joie de pouvoir ramener l’animal et d’offrir à tous de la nourriture fraîche. Ce vieil homme savait bien comment chasser et il me l’a appris.
En ce temps-là, tout le monde se déplaçait ensemble et s’entraidait. Si quelqu’un tuait un orignal, il partageait sa viande avec les autres. Aujourd’hui, les gens ne sont pas portés à partager autant. Le partage était très important autrefois. Si vous aviez de la nourriture, vous ne refusiez jamais de la partager. Si vous ne partagiez pas, alors la chasse avait été mauvaise. C’est pourquoi on respectait un bon chasseur : il partageait toujours tout.
Nous pratiquions aussi le piégeage. C’est de cette façon que nous gagnions notre vie. Nous attrapions des castors, des lynx, des rats musqués et des visons. Nous avions l’habitude d’apporter nos fourrures au magasin. Avec l’argent ainsi obtenu, nous achetions de l’épicerie. Ensuite, nous retournions dans les bois.
Quand j’étais jeune, ma mère pratiquait également le piégeage. Elle installait des collets pour les lapins. Souvent, elle marchait sur de longues distances et revenait avec des lapins dans son sac. Quelquefois, elle piégeait aussi le rat musqué. J’ai enseigné à ma petite-fille comment installer un collet, et, la semaine dernière, elle m’a rapporté un lapin.
De nos jours, le piégeage est différent de ce qu’il était. Maintenant, les trappeurs ne passent qu’une nuit ou deux à vérifier leurs pièges. Autrefois, nous partions pendant longtemps. Nous nous déplacions avec des raquettes. Lorsqu’il y avait beaucoup de neige, nous avancions très lentement. Aujourd’hui, les trappeurs possèdent des motoneiges, et il ne leur faut qu’une ou deux journées pour vérifier leurs lignes de piégeage.
Certains de mes enfants préféreraient aller travailler plutôt que d’aller piéger. C’est difficile pour eux d’aller dans les bois et de tirer un revenu du piégeage. Il n’en reste pas moins que la chasse et le piégeage constituent un mode de vie exceptionnel. Même le thé a meilleur goût dans les bois.
Source : Affaires autochtones et du Nord Canada Le Cercle d’apprentissage, ressource pédagogique pour les 12 à 14 ans, Histoire d’un chasseur, Harvey McCue and Associaties, 2012
Une fois que vous avez terminé de lire ce récit aux élèves, discutez avec eux de leurs impressions de l’Ancien qui parlait :
- Pourquoi est-ce difficile de chasser l’orignal?
- Comment est-ce que le trappage a changé depuis que l’Ancien était jeune?
- Penses-tu que la chasse et le trappage sont encore importants pour l’Ancien?
- Comment est-ce que les femmes s’occupent de la chasse et du trappage?
- Qu’est-ce que les personnes dont parle l’Ancien faisaient pour gagner de l’argent?
- Pense à l’époque avant l’arrivée des Européens. Est-ce que ce mode de vie a toujours été pareil?
- Pourquoi est-ce que cet Ancien pense qu’il est important de partager?
- Crois-tu que c’est important de partager? Pourquoi?
- Est-ce que tu décrirais cette sorte de vie comme difficile? Pourquoi?
- Qu’est-ce que tu as appris dans ce récit? Peux-tu conter une histoire à propos de ta famille à propos de comment ils survivaient dans le passé?
Maintenant, demandez aux élèves de penser à ce qu’ils pourraient faire pour approvisionner leurs propres familles et communautés. Demandez à chaque élève de dresser une liste de choses positives qu’ils pourraient faire pour contribuer à ceux qui les entourent et en être appréciés. Quels talents ont-ils qui seraient utiles à d’autres? Qui connaissent-ils qui aurait besoin d’aide? Ensuite, qu’ils fassent une liste de trois étapes précises qu’ils peuvent suivre pour aider leur famille ou leur communauté au cours des deux prochaines semaines et demandez-leur de l’écrire dans leur cahier de bord. Ramassez leurs cahiers de bord. Dans deux semaines, redonnez leurs listes aux élèves et demandez-leur de réfléchir à s’ils ont oui ou non accompli ces actions, et quels effets elles ont eus. Pourquoi ces tâches ont-elles été difficiles à accomplir?