Matériel nécessaire : iPhone ou autre enregistreur, cahier de bord
Lisez la citation de Peter Paul aux élèves. Puis, discutez du mot « souverain ». Demandez-leur comment des Aînés ou des personnes bien respectées dans une communauté peuvent aider la communauté à devenir plus souveraine – que cette souveraineté émane du peuple lui-même (comme avec Jason Barnaby) ou d’une source spirituelle. Lisez le passage ci-dessous, tel que raconté par Jason Barnaby de Esgenoôpetitj (Skno’pitijk), un des auteurs de cette ressource.
J’ai pu obtenir un peu de temps auprès de l’Aîné Arthur Bartiboug hier. L’Aîné Bartiboug est un historien qui connaît à fond notre culture, nos écrits (en orthographe Pacifique), et connait des histoires vraiment intéressantes du passé.
Hier soir je lui ai demandé, qu’est-ce qu’un Kinap (gee nup)? Un shaman ou un homme-médecine? Les femmes étaient appelées Puowin. Il m’a dit, dans le passé, il y avait des Kinap dans notre communauté et dans la plupart des communautés Mi’kmaq, mais personne ne savait vraiment de façon directe qui c’était, mais qu’ils avaient toujours des soupçons à propos de qui ça pouvait être. Habituellement, un Kinap est un homme doté de grands pouvoirs, et une des histoires qu’il m’a contée était celle d’un homme nommé Edward, à Esgenoôpetitj (Skno’pitijk), avant l’époque d’Aîné Bartiboug.
M. Edward était un forestier, comme beaucoup d’autres Mi’kmaw. Beaucoup d’hommes travaillaient en groupe avec une scie à bûches, mais M. Edward travaillait toujours seul et loin des autres et utilisait seulement une hache. Quand l’heure du dîner arrivait, quand les hommes en groupes étaient prêts pour leur pause de midi, M. Edward était déjà assis à proximité, regardant les hommes, personne ne le voyait ou ne l’attrapait jamais en train de s’approcher des hommes pour le dîner. Les hommes étaient toujours en compétition entre eux pour voir qui couperait le plus de bois – M. Edward avait toujours coupé deux cordes au dîner, ce qui est tout un exploit en travaillant tout seul avec une hache, ou même en travaillant tout seul aujourd’hui avec une scie mécanique. On disait que si qui que ce soit touchait au manche de la hache de M. Edward, il l’enlevait tout de suite et le jetait au feu et le remplaçait avec un nouveau manche.
Sur une note personnelle, quand j’étais jeune, on parlait d’Aîné Bartiboug comme étant possiblement un Kinap dans notre communauté. Son arrière-grand-mère, dont je me souviens, était une Puowin (shaman). Quand j’étais un gamin espiègle, je frappais toutes les boîtes à lettres le long du chemin à ma maison avec une roche ou un bâton, mais je ne touchais jamais à la boîte de la vieille dame. Il y a toujours eu un tas d’histoires à propos de la grand-mère de M. Bartiboug et les Aînés racontent encore ces histoires aujourd’hui. Les Puowin et les Kinap, les gens avec ces sortes de pouvoirs, ce n’étaient pas nécessairement de mauvaises personnes, et personnellement c’est ce que je crois moi-même. De nombreuses années plus tard dans ma vie, je me suis retrouvé à vivre dans la maison de la vieille dame, et je me souviens d’avoir eu peur la première nuit que j’ai dormi dans sa vieille demeure. Me souvenant de la vieille dame, elle est venue dans mes rêves cette nuit-là et m’a rassuré que je ne devais pas avoir peur et que tout allait bien aller. Vrai, tout s’est bien passé. Toutes les années que j’ai vécu là en tant que père avec mes jeunes enfants, on a toujours réussi à avoir de vrais bons repas et de vraiment bonnes célébrations avec mon petit salaire.
Pour quoi est-ce que ces personnes – Arthur Bartiboug et sa grand-mère – étaient-elles reconnues? Quel rôle est-ce qu’elles joueraient dans une communauté, même s’elles étaient âgées? Est-ce que ça te rappelle les mots de Peter Paul? Demandez aux élèves s’il y avait quelqu’un dans leur famille ou leur communauté qui était connu pour une raison ou une autre. Quelqu’un qui se rappelle quelque chose d’inexplicable, ou qui y a été mêlé?
- En dyades, demandez aux élèves d’enregistrer une entrevue avec cette personne avec un iPhone ou un autre type d’enregistreur. Pour que l’entrevue soit un succès, il faut d’abord bien préparer le terrain (p. ex. : rédiger une liste de 10 questions à poser). L’entrevue ne devrait pas durer plus de 10 minutes.
- Après avoir complété l’entrevue, les élèves devraient la réécouter et essayer de raconter ce qu’ils ont entendu à toute la classe.
- Puis demandez aux élèves d’écrire une brève biographie de l’Aîné ou la personne respectée qu’ils ont rencontrée. La biographie doit inclure l’emploi, le loisir, ou l’expérience qui a eu une grande influence sur leur communauté.
- Prépare un tableau d’affichage ou une table de présentation à propos de ton Aîné ou ta personne respectée. Tu peux utiliser des outils, des artefacts, des produits finis, et des photos.
- Fais une ligne du temps de la vie de la personne en question.
- Quelle est une des idées qu’on trouve dans l’entrevue de l’Aîné ou la personne respectée qui démontre de la sagesse?
- Comment est-ce que cette personne rend les personnes de sa communauté plus souveraines?
- Discutez : Pourquoi est-ce qu’il est important de transmettre des informations à propos de ces Aînés ou personnes respectées à ceux qui ne les ont jamais rencontrées?