Apprentissage de l’élève
Je vais :
- Apprendre et pratiquer le vocabulaire des traités en français, Wolastoqey Latuwewakon et Mi’kmaw en articulant mon niveau d’habileté actuel dans les langues que j’apprends (Activité 2)
- Identifier des stéréotypes et des imprécisions dans un texte persuasif en utilisant des indices pour informer mes décisions (Activité 1)
Les trois leçons qui suivent sont conçues pour aider les élèves à comprendre ce qu’est un traité et pourquoi leur mise-en-œuvre fait encore l’objet de négociations. Ces trois leçons présentent moins de choix en termes d’activités, car plusieurs concepts qui s’y rattachent sont essentiels pour bien comprendre l’histoire des traités. Il vaut mieux qu’au moins une des activités soit enseignée dans chaque leçon.
Somme, il fut près d’une heure à parler avec beaucoup de véhémence et d’affection, et avec un contournement de corps et de bras tel qu’il est requis en un bon orateur. Et à la fin, il jeta toutes ses marchandises (qui valaient plus de trois cents écus rendus en ce pays là) dans le bateau d’Olmechin, comme (s’il) lui faisant présent de cela en assurance de l’amitié qu’il lui voulait témoigner.
Marc Lescarbot au sujet de Messamoet, un Sagamo de Port de Lahave, 1606
Il est important de revoir avec les élèves les essentiels de l’élaboration de traités.
Un traité :
- est un engagement uniquement entre nations;
- doit inclure des obligations et des avantages touchant les deux parties;
- doit inclure des clauses de règlement des conflits;
- doit être ratifié par les deux parties afin d’être valide;
- acquiert force de loi pour les deux parties une fois qu’il a été ratifié; et
- ne peut pas être révisé ou abrogé sans l’accord des deux parties.
En révisant l’idée de traités avec la classe, il importe de réfléchir à ces six éléments et d’en discuter.
Lorsque les guerres européennes se sont étendues aux colonies, les Français et les Anglais ont tous deux tenté d’acquérir l’aide de peuples autochtones. Bien que la France ait dû renoncer à une grande partie de ses possessions atlantiques après sa défaite en 1713, elle a continué à soutenir ses colons français et leurs alliés autochtones.
Dans un effort d’établir une paix durable, le gouverneur britannique Dummer, à Boston, a invité la population autochtone de la région à une rencontre. Des représentants de groupes autochtones sont venus des états et provinces modernes du Maine, New Hampshire, Nouveau-Brunswick, et de la Nouvelle-Écosse (semblable à la Confédération Wabanaki). Le 15 décembre 1725, les Britanniques et les représentants autochtones ont négocié un traité de « paix et d’amitié ». Selon les termes de ce traité, les groupes autochtones acceptaient de « s’abstenir de Tout Acte Hostile, d’Injures et de Discordes envers tous les Sujets de la Couronne de la Grande-Bretagne et ne point leur offrir la moindre nuisance, violence, ou brutalité en leurs personnes ou Propriétés. »
Par ce traité, le gouverneur Dummer voulait empêcher l’éclosion de conflits entre colons britanniques et peuples autochtones en établissant des liens commerciaux et en obtenant leur consentement à la colonisation britannique de la région. Le traité de 1725, établi entre Britanniques, Mi’kmaq et Wolastoqewiyik, a ensuite été ratifié par plusieurs villages Mi’kmaw et Wolastoqey à Annapolis Royal en 1726; Il est connu sous le nom de Traité de Mascarene. Ce traité est devenu le premier de ce qu’on appelle les Traités de paix et d’amitié avec la Couronne britannique dans les provinces maritimes.
L’Activité 1 porte sur ce sujet. Une entente s’est fait négocier sur la base de ces principes à Fort Howe, le long de la rivière Saint-Jean (voir page suivante), et la classe doit décider si les circonstances et l’entente elle-même ont été équitables pour les deux parties.
Après le premier Traité de paix et d’amitié de 1725, plusieurs autres traités ont été signés au cours des années suivantes. Tous se nommaient Traités de paix et d’amitié et tous suivaient un schéma semblable. La plupart des experts en traités Mi’kmaw et Wolastoqey diraient qu’il existe onze traités de ce type dans les Maritimes, mais certains soutiennent qu’il y en aurait jusqu’à une trentaine. La Chaîne d’alliance de traités dénote la continuité de la relation scellée par traité. Que ces traités aient été signés signifie qu’au moins deux générations de peuples autochtones ont donné leur accord à de pareils documents, en comprenant par là que ces traités étaient éternels. Les Britanniques et divers groupes des nations Mi’kmaq, Wolastoqewiyik, et Pescomody ont conclu des traités entre 1725 et 1779. À chaque fois, les termes réaffirmaient la paix et les relations commerciales. Dans ces traités, les peuples autochtones ne cédaient en rien leurs droits à la terre ou aux ressources.
L’Activité 2 est basée sur la signification de l’élaboration de traités. Elle souligne que l’élaboration de traités est admise par le droit international. Avant de débuter cette activité, cela vaut la peine de discuter avec les élèves de ce qu’est une promesse et comment, du moment qu’elle est formalisée entre deux ou plusieurs nations, elle peut devenir un traité. Vous pourriez commencer ainsi :
- Qu’est-ce qu’une promesse? Une promesse est un engagement pris entre deux personnes ou deux groupes.
- Qu’est-ce qu’un traité? Un traité est une promesse qui prend la forme d’une entente et est un engagement entre des nations ou entre des grands groupes de personnes.
- Comment conclut-on une entente? Elle est mise sous forme écrite et signée. Aujourd’hui, elles ressemblent souvent à un contrat et sont signées juridiquement.
Il est important de noter que bien que ces contrats aient été signés juridiquement entre nations, les peuples autochtones ne pouvaient pas voter dans les élections canadiennes avant 1960.
Un traité est une entente entre nations. Lorsqu’il est signé, il devient un document reconnu par le droit international.
Le groupe Mi’kmaq Rights Initiative (Initiative pour les droits des Mi’kmaq, www.mikmaqrights.com) définit les traités comme suit : « Un traité indien est un échange de promesses entre un groupe indien (autochtone) et la Couronne, fait avec un certain niveau de formalité. Il prend généralement la forme d’un document écrit et signé, mais peut inclure des ententes orales. »
Lors de la période où se sont conclus les traités, il était difficile de traduire entre les Mi’kmaq, Wolastoqewiyik, Pescomody, et Anglais. Les Mi’kmaq, Pescomody, et Wolastoqewiyik respectaient des ententes orales entre eux, mais ils confirmaient leurs ententes en fabriquant des ceintures wampum.