Matériel nécessaire : cahier de bord, projecteur, tableau blanc
L’établissement de colonies françaises sur le territoire Wolastoqey au cours des années 1600 a profondément changé le mode de vie saisonnier des Wolastoqewiyik. Les Wolastoqewiyik avaient vécu dans de grands villages le long du Wolastoq (la rivière Saint-Jean) pendant les mois d’été, tout en pratiquant la pêche et la cultivation. Suite à l’arrivée des Français, les chasseurs et trappeurs Wolastoqey se sont tournés vers la récolte de fourrures qu’ils pouvaient échanger contre des denrées européennes. Les lieux où ils s’installaient ont changé aussi. Les Mohawks (Kanien’kehá:ka), qui habitaient dans la région la plus à l’est de la Confédération de Haudenosaunis (confédération iroquoise) et voulaient contrôler la traite des fourrures, pénétraient périodiquement dans le territoire Wabanaki et ont commencé à attaquer régulièrement des villages Wolastoqewiyik. Les Wolastoqewiyik ont donc changé l’emplacement de leurs villages vers des lieux plus faciles à défendre.
Lisez l’histoire suivante à la classe. C’est l’un des récits à propos du légendaire Tom Laporte, tel que raconté par Charles Laporte de Tobique (Neqotkuk) en 1963.
Alors, je vais vous conter une autre histoire à propos de Tom — dans le temps où il chassait. Quand lui (et un partenaire) étaient en train de récolter des peaux d’orignal pour les Français au Québec. Juste des orignaux : ils ont tué beaucoup d’orignaux.
Enfin, un beau jour, il avait perdu le compte du temps que ça faisait qu’il était dans les bois, et puis quand il s’est réveillé un matin, il s’est dit, « Bon, alors là, maintenant je m’en vais me tuer un beau, gros orignal. » Il y en avait un qui avait laissé des traces tout autour.
Alors, ensuite il a pris son chaudron pour faire son thé du matin. Il est allé prendre de l’eau à un ruisseau pas loin de là. Et quand il est arrivé là, il y avait un maudit gros orignal debout juste là devant lui. D’un coup comme ça… Je te dis qu’il était content. Il a laissé tomber son chaudron juste comme ça. Il est allé se chercher un fusil.
Quand il est revenu, l’original était toujours là. Ben, il l’a visé ben précisément : et comme il était en train de regarder le long de son fusil, il y avait cette croix dorée, dressée au-dessus de l’orignal, là où ses bois se divisaient.
Alors là, il a été étonné pour de vrai. Il n’a pas tiré. Il a mis son fusil de côté et est allé chercher de l’eau.
Quand il est rentré, voilà le bâton où il taillait toujours des encoches selon le nombre de jours qu’il avait été dans les bois. À sa grande surprise, c’était le Jour de Pâques. « C’est pour ça que j’ai eu une vision de cet orignal que j’allais tuer, parce que c’est un dimanche si important. »
Il n’est pas sorti de nouveau pour le tirer. Il était mort de peur. Bon, ça finit comme ça.
Tom and the Moose par Charles Laporte, 16 juillet 1963 dans Veeter, Karl V. Tales from Maliseet Country, University of Nebraska Press 2009 p. 23
- Comment est-ce que cette histoire montre que la vie avait changée pour Tom Laporte?
- Depuis combien de temps est-ce que Tom avait été dans les bois?
- Quel est l’effet de la croix dorée sur la décision de Tom de chasser ou pas?
- S’il ne chasse pas, quel sera l’effet sur sa famille?
- Peux-tu penser à des jours où tu dois changer ton comportement?
- Fais une liste de toutes les images européennes et autochtones que tu vois dans l’image ci-dessous. Qu’est-ce qu’elle te dit à propos des religions autochtones?