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Enseignement des traités

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5e année – Table des matières

  • Notes pédagogiques et approches
  • Note aux lecteurs
  • Leçon A – Les cycles de la vie
    Ta’n tel-pmiaq mimajuaqn
    Atawsuwakonol
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – Fouille archéologique
    • Activité 2 – La vision du monde dans le récit de Muin/Ourse/Muwin et les Sept Chasseurs
    • Activité 3 – Camp Wolastoq : Se servir de l’art pour valoriser la compréhension culturelle
    • Références
  • 5e année
  • Leçon B – Pour nous, l’expérience coloniale n’est pas terminée
    Aqalasie’wey Mna’q Naqa’sinukw Ujit Ninen
    Okamonuhkewey Ulamsotuwakon mec Sepawsuwiw
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – Tenir un débat sur la possession des terres
    • Activité 2 – Membertou : Conversion ou culture?
    • Activité 3 – La religion, les Mohawks et un orignal
    • Références
  • Leçon C – Faire revivre notre culture : Transmettre nos langues et nos chants
    Il-mimajua’tmk Ta’n Teli-L’nuimk
    Minuwi Kcitomitahatomonen Skicinuwawsuwakonon : Namkomihptasuwol Latuwewakonol naka Skicinuwintuwakonal
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – Recréer les tenues cérémonielles
    • Activité 2 – L’importance de préserver le Wolastoqey Latuwewakon et le Mi’kmaw
    • Activité 3 – Prendre des décisions par consensus concernant l’environnement
    • Références
  • Leçon D – La création des réserves
    Tan’n Tel-kisitasikl L’nue’kat’l
    Amsquahs Cepikapuwahskikpon Skicinuwihkuk
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – Signer un traité — « Traité fait avec les Mi’kmaq sur la Mirimichy, 1794 »
    • Activité 2 – Deux récits à propos du partage de la nourriture
    • Activité 3 – L’histoire de Kingsclear
    • Références
  • Leçon E – Les communautés des Premières Nations aujourd’hui
    L’nue’kati’l Kiskuk
    Waponuwi Skicinuwihqol Tokec
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – De quelle façon chaque communauté autochtone est-elle unique?
    • Activité 2 – Les reporters enquêtent sur les communautés autochtones
    • Activité 3 – Entrevue avec une personne autochtone qui vit hors réserve
    • Références
  • Leçon F – La lutte pour être reconnus en tant que Nations
    Kitnmagn Ujit Ta’n Tel-Nenasikl L’nue’kati’l
    ’Sikeyu Qeci Tetpitposultihtit Waponahkiyik
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – Comprendre la Proclamation royale de 1763
    • Activité 2 – Prendre des décisions
    • Références
  • Leçon G – Défenseurs et Gardiens
    Nuji-Anko’taqatijik aqq Nujeywa’tijik
    Kinanpuwicik naka Ihkatuwicik
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – Les stéréotypes
    • Activité 2 – Tapu’kl Tplu’tagnn – Deux régimes de lois – Tpaskuwakonol
    • Activité 3 – Un spectacle de marionnettes par l’Aînée Imelda Perley
    • Activité 4 – Contestation : La Couronne cherche-t-elle à nous faire la guerre?
    • Références
  • Leçon H – Être un leader
    Ta’n Teli-ikanpukuimk
    Tan Wen Eli Nikanikapuwit
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – Traits de caractère d’un leader
    • Activité 2 – Écrire un profil biographique d’un leader autochtone du 20e ou 21ième siècle
    • Références
  • Leçon I – Souveraineté et autodétermination
    Mawi-espi-mikiknamk aqg Ta’n Telksma’lsultimk
    Askomi Tpelomosuwakon
    • Résultats d’apprentissage du programme
    • Contextualisation pour l’enseignant
    • Activité 1 – Créer une peinture murale de l’autodétermination
    • Activité 2 – Le Wampum du bol à une seule cuillère
    • Références
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Leçon H – Contextualisation pour l’enseignant

Apprentissage de l’élève

Je serai en mesure :

  • d’apprécier que dans les traités originaux, ce à quoi les dirigeants Wabanaki pensaient s’engager n’était pas ce que le gouvernement britannique avait établi (Activité 1 et 2)
  • d’identifier certains des traits de caractère dont aurait besoin un leader qui doit entamer des négociations avec des gouvernements à l’heure actuelle, et les comparer avec les miennes (Activité 1)
  • d’écrire un résumé biographique d’un leader autochtone qui a eu un effet sur les droits issus de traité dans la province (Activité 2)
  • de créer une ligne du temps qui montre des leaders contemporains et le rôle qu’ils ont joué dans la détermination des droits et des traités (Activité 2)

L’Abbé Maillard ayant été présenté, celui-ci a traduit le traité pour le Chef… Le Chef a alors déposé la hache sur le sol, et après que celle-ci fut enterrée, les Indiens ont procédé à la cérémonie où ils ont lavé la peinture de leurs corps, comme gage que les hostilités avaient pris fin; puis ils ont partagé un festin que l’on avait étalé au sol pour eux, et toute la cérémonie s’est conclue par un toast porté par tous présents à la santé du roi… On dit que cette cérémonie a eu lieu dans le jardin du Gouverneur.

Thomas Akins, History of Halifax City (Histoire de la ville d’Halifax), 1973, pp. 64-66

En ratifiant des traités, les nations autochtones de la côte Est espéraient vivre en coexistence pacifique avec ceux qu’elles avaient jadis accueillis et considérés comme des invités. Je crois fermement que les Mi’kmaq n’auraient jamais signé le Traité de 1725 s’ils en avaient compris le libellé qui les dépeignait comme des serviteurs rendant hommage à leur maître et seigneur, le roi d’Angleterre.

Daniel N. Paul, Ce n’était pas nous les sauvages

On devait confier l’avenir à des dirigeants qui pouvaient rire d’eux-mêmes et taquiner leurs critiques, qui reconnaissaient autant l’ironie et l’absurdité que la tragédie de leurs propres vies.

Russell Barsh, The Personality of a Nation, p. 120
Le Chef William Polchies, en 1930, portant une médaille d’argent représentant la reine Victoria. Ces médailles ont été présentées par le gouvernement britannique à un nombre de chefs Autochtones au début des années 1840. Le Chef William Polchies en a sans doute hérité d’un ancêtre qui l’avait reçue dans les années 1840. La médaille a été conçue par William Wyon, membre de l’Académie royale des Beaux-arts. Musée du Nouveau-Brunswick 14430

Alors vos Pères nous ont parlé
Ils ont dit : raccrochez la hache
Nous vous protégerons
Nous deviendrons vos pères

Peter Ginnish, Esgenoopetitj (Skno’pitijk) (Burnt Church), N.-B., dans The Micmac Indians of Eastern Canada par Wilson D. Wallis et Ruth Sawtell Willis
Vue de l’attaque du village de Burnt Church (Esgenoôpetitj (Skno’pitijk)) en 1758. Tableau de Francis Swaine d’après un dessin du capitaine Hervey Smyth. Musée des beaux-arts du Canada 4976

Dès le tout début, les Chefs, les Aînés, et leurs représentants ont essayé d’assurer une stabilité socio-économique pour leur peuple dans l’avenir. Ils s’entendaient pour soutenir que les ententes conclues dans les traités étaient des contrats permanents et ayant force de loi. Dans cette leçon, les élèves vont identifier quelques-uns des leaders autochtones d’aujourd’hui (Mi’kmaq, Wolastoqewiyik et Peskohtomuhkati (Pescomody)) et les défis auxquels ils font face.

Les traités de paix et d’amitié, signés au 18e siècle, suivaient tous à peu près le même modèle. Leurs termes rétablissaient tout simplement la paix et les relations commerciales. Dans ces traités, les Autochtones n’ont pas abandonné leurs droits aux terres ni aux ressources. Deux des traités incluent une clause spécifique liée au commerce qu’on ne trouve pas dans les autres traités, qu’on appelle la clause relative aux maisons de troc. Dans les traités de paix et d’amitié de 1752 et 1760-61, les Britanniques promettaient d’établir un magasin de troc, ou poste de traite, à l’usage exclusif des signataires autochtones. Comme l’un des principaux motifs de la conclusion des traités était de rétablir le commerce à l’intérieur de la colonie, ces magasins de troc serviraient à encourager une relation commerciale entre les Mi’kmaq, Wolastoqewiyik et Peskohtomuhkati (Pescomody) et les colonisateurs britanniques. Bien que les postes de traite eux-mêmes n’aient pas existé longtemps, au cours des années 1980 et 1990 la clause relative aux maisons de troc est devenue le point de mire de deux affaires judiciaires différentes. Dans l’affaire Simon comme dans l’affaire Marshall, des plaignants autochtones ont affirmé que la clause relative aux maisons de troc garantissait aux Autochtones le droit de chasse et de pêche à travers la région et le droit d’y maintenir un mode de vie modéré. Une certaine irrévocabilité était inscrite dans les lignes de ces traités. Voici quelques exemples tirés de différents traités :

1713 Traité de Portsmouth — Il s’agit du premier traité signé par les Wolastoqewiyik. Ce traité promettait aux peuples Wabanaki « pleine liberté de chasse, de pêche, de chasse aux oiseaux et toutes autres libertés et privilèges légitimes ». Il faisait suite à une dizaine d’années de guerre pendant lesquelles les Wabanaki s’étaient alliés aux Français pour faire front à l’expansion de la présence britannique. Il a aussi coïncidé avec le Traité d’Utrecht entre les Anglais et les Français, dans lequel l’Acadie (la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick actuels) a été cédée aux Anglais. On avait dit à un des interprètes, chargé de traduire le traité pour les Wabanaki, de ne pas le traduire trop précisément. C’est là un des problèmes majeurs avec les traités, depuis le tout début : très peu des signataires autochtones pouvaient parler la langue dans laquelle les traités étaient rédigés et aucun d’eux ne pouvait la lire, et ils dépendaient donc entièrement des interprètes. Cependant, bien que ce traité ait été signé par des représentants britanniques, on ne considère pas qu’il s’applique au Canada, parce qu’il a été signé au Massachusetts.

1752 « Nous ne souffrirons point que vous soyez entravés de Chasser ou de Pêcher en ce Pays comme vous avez eu coutume de le faire, et s’il vous semble bon d’établir vos Femmes et vos Enfants sur la Rivière Shubenacadie, nul ne nous en empêchera, ni n’interférera dans les terres où vous êtes, et le Gouverneur y placera un Magasin de Troc rempli de Marchandises, où vous pourrez avoir à un prix raisonnable toute chose qui vous manque et où l’on vous donnera la pleine valeur des peltes, plumes, ou autres choses que vous aurez à vendre. » — « Extrait d’une lettre signée et scellée par son excellence Peregrine Thomas Hopson, Esq., Général et Gouverneur-en-chef dans et pour la province de la Nouvelle-Écosse ou Acadie de Sa Majesté, en réponse aux propositions faites par Jean-Baptiste Cope, pour Lui-Même et sa Tribu, et à ses offres et son Engagement de mener ici les autres Tribus Micmack pour renouer la paix 1752. » (Traité de paix et d’amitié 1752)

1761 « Au cours de l’hiver, huit autres chefs indiens se sont rendus, ainsi que toute la tribu Micmac, qui s’élevait à cette époque à 6 000 âmes, et ont abandonné la cause de la France et sont devenus dépendants des Anglais. Voici le nom des Chefs qui ont signé l’engagement d’allégeance et leurs lieux de résidence : Louis Francis (François), Chef de Miramichi; Dennis Winemower, de Tabogunkik; Etienne Abchabo (Aikon Aushabuc), de Pohoomoosh; Claude Atanage, de Gediaak (Shediac); Paul Lawrence (Laurent), de La Have; Joseph Alegemoure (L’kimu) de Chignecto ou Cumberland; John Newit (Noel), de Pictou; Baptiste Lamourne, de l’Île Saint-Jean (l’Île-du-Prince-Édouard); René Lamourne de Nalkitgoniash (Antigonish); Jeannot Piquadaduet (Pekitaulit) de Minas; Augustin Michael de Richibucto; Bartlemy Annqualet (Amquaret) de Kishpugowitk. Les Chefs ci-dessus ont été envoyés à Halifax, et le 1er juillet 1761, Joseph Algimault (L’kimu) (ou, comme le nommaient les Indiens, Arimooch), a tenu de longs discours avec le gouverneur Lawrence. La hache a été solennellement enterrée, on a fumé le calumet (une pipe à longue tige) … les nombreux orchestres ont joué l’hymne national; la garnison et les navires de guerre ont tiré des saluts royaux… — Abraham Gesner, Le Nouveau-Brunswick avec des notes pour les émigrants, 1847, pp. 46-47

1761 « Avec cette conviction, je vous tends de nouveau la main de l’Amitié, comme symbole de l’octroi de votre pleine jouissance de la protection et de la Liberté anglaises, et je vais maintenant conclure cette Cérémonie par ces Actes solennels, que vous aurez à conserver et que vous devrez transmettre aux Enfants de Vos Enfants avec la Charge de ne jamais enfreindre les Sceaux ni les Conditions de cet Engagement. » — Proclamation de Belcher

Le Chef Dan Paul de Natoaganeg (Natuaqnik) (Eel Ground), v. 1940. Musée du Nouveau-Brunswick. Don de la Dre Louise Manning, 1989. 108600

Il vaut la peine de souligner qu’il n’existait pas à vrai dire de conception des droits de la personne à l’époque où ont été signés les traités. La liberté et l’égalité sont des idées qui sont seulement devenues populaires en Europe après la Révolution française. Cependant, les chefs autochtones reconnaissaient que pour garantir la paix et l’amitié, il était nécessaire d’établir une relation sur la base d’une entente commune.

Les tribunaux canadiens reconnaissent que les droits constitutionnels des Autochtones n’ont pas été créés par la législation canadienne, mais datent d’avant la fondation du Canada. Les droits autochtones incluent la langue, la culture, les valeurs, la socialisation, les relations et coutumes communales, la spiritualité et la religion, les structures de gouvernance, et l’apprentissage tout au long de la vie.

Jour d’émission du timbre « Les Algonquins », 21 novembre 1973. Bibliothèque et Archives Canada 2226403

Quel est le lien entre la date d’émission et le timbre?

Vous trouverez ci-dessous un agrandissement du timbre.

Postes Canada, timbre « Les Algonquins », montrant le tableau « Indiens Micmac » (Musée des beaux-arts du Canada). Bibliothèque et Archives Canada 2221535

L’ère moderne des traités s’est ouvert en 1973 avec l’affaire Calder, une plainte déposée par les Nisga’a contre le gouvernement de la Colombie-Britannique. Depuis lors, on a conclu vingt-six ententes, y compris des traités, des accords-cadres, et des accords de principe, qui peuvent prendre longtemps pour mener à un traité. Il reste encore plus de 100 traités en voie de négociation. En échange de l’abolition ou la modification du titre autochtone à environ 90 % de la surface de leur territoire, les Premières Nations reçoivent des centaines de millions de dollars. Elles peuvent aussi former des gouvernements locaux ou régionaux indépendants de la Loi sur les Indiens. Enfin, elles doivent être consultées quant aux activités qui ont lieu sur leurs territoires maintenant cédés. Cependant, le gouvernement semble considérer l’autonomie gouvernementale comme un don accordé par le Canada aux peuples autochtones plutôt qu’un droit qu’on rétablit.

Les Autochtones affirment que leur droit à l’autonomie gouvernementale existe parce que, historiquement, leurs sociétés avaient été organisées et régies de façon autonome. Souvent, le processus d’entente a duré si longtemps qu’à sa fin, la Première Nation s’est retrouvée à devoir au Canada des dizaines de millions de dollars en dettes cumulées, sommes retenues sur tout paiement comptant.

Étant donné que les organismes de la Couronne réagissent négativement aux droits issus de traités, les Autochtones qui expriment ces droits sont perçus comme étant des membres déviants de la société. Après la résolution de leurs poursuites judiciaires, on les voit comme des héros. Le mouvement « Jamais plus l’inaction » (« Idle No More ») est un exemple d’action collective par les Autochtones visant à faire prendre conscience des enjeux aux non-Autochtones, à travers des manifestations et des campagnes éducatives.

Manifestation en faveur du mouvement Jamais plus l’inaction devant l’ambassade canadienne à Prague, République tchèque. Gerard Gratadour, Rolling Stone Magazine.
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