Apprentissage de l’élève
Je serai en mesure :
- de mieux connaître les communautés des Premières Nations contemporaines en milieu urbain et hors réserve (Activités 1 et 2)
- d’explorer différentes facettes de la vie sur les réserves (Activité 1 et 2)
- d’écrire et produire un éditorial à propos d’une des communautés Première Nation du Nouveau Brunswick (Activité 2)
- d’utiliser et dessiner une carte pour identifier les communautés Mi’kmaw et Wolastoqey du Nouveau-Brunswick et leur proximité aux formes d’eau (Activité 1)
- de comparer et constrater deux réserves différentes du Nouveau-Brunswick (Activité 1)
- d’interviewer une personne autochtone qui vit hors réserve (Activité 3)
À moment donné, il faut nous déplacer vers des sources ne provenant pas du carbone. La voie du futur, c’est d’avancer vers l’énergie solaire et d’autres formes d’énergie propres et renouvelables, et nous en tant que communauté, nous devons faire partie de ça. … Ça fait partie de nos tâches en tant que gardiens de la Terre notre Mère de veiller sur elle.
Le Chef Ross Perley, Première Nation de Tobique (Neqotkuk). « La Première Nation de Tobique investit dans un parc éolien près de Sussex » (CBC News, 3 avril 2018)
Les Autochtones vivent dans divers types de communautés partout au Nouveau-Brunswick. Certains vivent dans des communautés sur des terres qui, à l’origine, ont été spécifiquement réservées à l’usage de ceux que le gouvernement fédéral appelait autrefois les « Indiens inscrits », « Indiens de plein droit » ou « Indiens ayant statut légal ». D’autres vivent sur des réserves à proximité de plus grands centres comme Bathurst, Campbellton, Miramichi, Edmundston ou Fredericton. Dans tous ces cas, les villes se trouvent sur des terres non cédées et continuent de s’étendre et d’empiéter de plus en plus sur le territoire autochtone. Certaines personnes autochtones choisissent de vivre hors réserve entièrement. À mesure que les Terres de la Couronne se sont approprié les terres traditionnelles, les lots minuscules de « terres de réserve » qui restaient ne pouvaient plus soutenir la croissance démographique. Cette leçon vise à discuter de quelques-unes des circonstances ainsi que des défis et succès là où habitent maintenant les Wabanaki.
Les élèves auront l’occasion d’écrire un rapport sur la communauté des Premières Nations la plus proche d’où ils habitent et une autre plus lointaine. Pour ce faire, ils utiliseront les profils des Premières Nations du Nouveau-Brunswick du gouvernement fédéral à https://fnp-ppn.aadnc-aandc.gc.ca/fnp/Main/Search/SearchFN.aspx?lang=fra. Certaines communautés utilisent le terme « Première Nation » comme partie de leur nom officiel. Cependant, ils font partie dans ces cas d’une Première Nation Mi’kmaw ou Wolastoqey élargie, composée de plusieurs communautés.
Les profils comprennent des renseignements généraux à propos des Premières Nations Wolastoqey et Mi’kmaw, y compris le système de gouvernance de chaque communauté, le financement fédéral, la géographie, les statistiques sur la population inscrite et diverses statistiques tirées du recensement. Les élèves consulteront aussi les sites Web des Premières Nations elles-mêmes pour tirer quelques conclusions quant aux défis et aux opportunités de chaque communauté. Ces sites sont facilement retrouvables en effectuant une recherche sur Google pour le nom de la communauté ou de la Première Nation.
Revoyez les raisons de la création initiale des réserves. Les réserves ont été établies de plusieurs façons et pour diverses raisons. Avant la Confédération, les administrateurs coloniaux du Nouveau-Brunswick ont établi des réserves pour éliminer le mode de vie saisonnier des Premières Nations et afin de pouvoir ouvrir à la colonisation de vastes étendues de territoire aux nouveaux venus non autochtones qui s’installaient. Des réserves ont aussi été établies par des accords formels entre Premières Nations et la Couronne, qui incluaient des promesses de paix et d’amitié, et par l’entremise d’ententes spéciales avec des Chefs individuels. Souvent, la concession de territoire originale s’est retrouvée grandement réduite au fil du temps.
Les enjeux uniques qui affectent les Autochtones du Nouveau-Brunswick – légaux, culturels, et historiques – ont été la source de difficultés pour les gouvernements du Canada, de la province et des Premières Nations depuis la Confédération. La Confédération a eu lieu sans qu’on ne consulte ou n’inclue aucunement les dirigeants des Premières Nations. Lorsque le Nouveau-Brunswick a été déclaré province bilingue en 1969, la déclaration a eu des retentissements sur les perspectives d’emploi des anglophones et des francophones; pour les Wabanaki, l’absence de la reconnaissance des langues autochtones voulait dire que leurs perspectives d’emploi ne s’amélioraient pas. Le racisme systémique continu a perpétué des niveaux d’éducation en dessous de la moyenne dans un système d’éducation d’où les points de vue Wabanaki sont absents. Les Wabanaki marginalisés incluent souvent les gardiens des traditions et ceux qui connaissent et peuvent enseigner les valeurs culturelles. Les diplômes accordés par les systèmes d’éducation mis en œuvre par les colonisateurs ne reconnaissent pas ce haut niveau de compréhension culturelle, de sorte que les élèves autochtones, sur papier, paraissent mal instruits. En conséquence, certaines communautés des Premières Nations peuvent connaître des niveaux élevés de chômage, ainsi que des difficultés de santé et des problèmes sociaux, qui finissent par constituer un assaut injuste contre le bien-être culturel. La pauvreté signifie aussi que les Wabanaki font face à des difficultés à se procurer un logement.
Plus récemment, cependant, le renouveau culturel autochtone a mené à de grands succès dans les domaines du développement économique, du tourisme, du développement communautaire et des industries impliquant l’utilisation de ressources naturelles (par exemple, les parcs éoliens), souvent à la suite d’initiatives de la communauté des Premières Nations. Il en découle des améliorations côté santé et bien-être, en partie grâce à la renaissance des pratiques traditionnelles de guérison holistiques.
Beaucoup de Wabanaki qui vivent hors réserve ou en ville considèrent néanmoins leur réserve comme étant leur foyer physique et spirituel. Cela rend particulièrement difficile la situation pour les Peskotomuhkati du Nouveau-Brunswick qui cherchent en ce moment le retour de terres où vivait leur nation, mais que les gouvernements coloniaux ne reconnaissent pas comme étant les leurs. En général, les coutumes et les traditions des Premières Nations sont plus en évidence sur les réserves qu’ailleurs. Plusieurs institutions comme des universités offrent des événements culturels et des forums pour combler le fossé séparant les Autochtones et les non-Autochtones. Pour ceux qui habitent hors réserve, les réserves offrent aussi la chance de visiter sa famille étendue et sa parenté. Le New Brunswick Aboriginal Peoples’ Council (Conseil des peuples autochtones du Nouveau-Brunswick) a été fondé en 1972 et est ouvert à toute personne autochtone vivant hors réserve qui apprécie les efforts entrepris pour améliorer les moyens d’existence des Autochtones hors réserve. Pour plus d’information, consultez le site suivant : https://nbapc.org/home (en anglais seulement).
Nous espérons que cette leçon permettra à tous les élèves du Nouveau-Brunswick de mieux connaître le mode de vie Wabanaki dans les communautés des Premières Nations.